Boko Haram enlève vingt personnes dans le nord du Cameroun et en tue douze

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Boko Haram enlève vingt personnes dans le nord du Cameroun et en tue douze

Le Monde avec AFP, 09 Feb 2015

URL: http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/02/09/boko-haram-enleve-20-personnes-dans-le-nord-du-cameroun-et-en-tue-12_4573112_3212.html
Vingt Camerounais ont été enlevés dimanche 8 février dans le nord du Cameroun par des combattants de Boko Haram, qui ont ensuite exécuté douze d'entre eux, selon des témoignages concordants recueillis lundi par l'Agence France-presse.

« Ma femme se trouvait parmi les personnes enlevées. Elle et quatre autres femmes ont été relâchées [peu après le rapt]. Ils ont tué douze hommes », a indiqué sous couvert de l'anonymat un habitant de la région. « Nous avons appris que trois autres femmes avec qui ils [les islamistes] sont allés au Nigeria ont été aussi libérées » par la suite, portant le nombre de personnes libérées à huit, a-t-il ajouté.

Selon une source sécuritaire en poste dans la région, les voyageurs kidnappés se trouvaient à bord d'un autocar qui a été intercepté par les islamistes nigérians. « Le car venait de Koza et se rendait à Mora », deux villes situées à quelques dizaines de kilomètres l'une de l'autre, près de la frontière nigériane, a précisé une source sécuritaire. « De simples citoyens sont régulièrement enlevés dans la région sans que cela émeuve personne, selon la même source. Certains sont souvent libérés lorsque leurs familles négocient, [alors que] d'autres sont tués. »

RIPOSTE RÉGIONALE
Depuis des mois, Boko Haram multiplie les attaques contre des cibles civiles et militaires dans le nord du Cameroun. Une cinquantaine de militaires camerounais ont déjà perdu la vie dans cette région depuis le début des attaques, au mois de juillet. L'armée tchadienne a lancé le 3 février une grande offensive terrestre au Nigeria à partir du Cameroun, reprenant aux islamistes la localité nigériane frontalière de Gamboru, après de durs combats.

Le lendemain, le groupe islamiste a mené une contre-attaque à Fotokol, la ville camerounaise faisant face à Gamboru, tuant quatre-vingt-un civils, treize militaires tchadiens et six soldats camerounais, selon le ministre de la défense camerounais, Edgar Alain Mebe Ngo'o. D'autres sources camerounaises évoquent un bilan beaucoup plus lourd parmi les civils.

Une force africaine pour « créer un environnement sûr et sécurisé dans les régions affectées par les activités de Boko Haram et d'autres groupes terroristes » s'est depuis organisée. A l'issue de trois jours de discussions au Cameroun, le Nigeria et le Tchad se sont dits prêts à mobiliser chacun entre trois mille deux cents et trois mille cinq cents soldats, policiers et civils. Le Bénin, le Cameroun et le Niger devraient pour leur part contribuer chacun à hauteur de sept cent cinquante hommes.