Burkina Faso: les réfugiés maliens, entre retour et exil

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Burkina Faso: les réfugiés maliens, entre retour et exil

RFI Afrique, 20 Jun 2016

URL: http://www.rfi.fr/afrique/20160620-burkina-faso-mali-refugies-conflit-arme-hcr-accord-paix-rebelles-nord
Burkina Faso: les réfugiés maliens, entre retour et exil
Réconcilier les populations du nord, Peuls et Touaregs (photo), c'est l'une des tâches prioritaires du pouvoir à Bamako.
© MALI-UN/REUTERS/Joe Penney/Files

Par RFI Publié le 20-06-2016 Modifié le 20-06-2016 à 10:49
A l'occasion de la Journée mondiale des réfugiés, ce lundi 20 juin 2016, focus sur le Burkina Faso. Plus de 32 000 réfugiés maliens vivent dans ce pays, selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Depuis 2012, ils fuient le conflit armé entre les rebelles du nord du pays et le gouvernement de Bamako.

Depuis six mois, Anana Ag Achanri, enseignant communautaire au camp des réfugiés de Goudoubo, a introduit auprès du HCR une demande de retour facilité au Mali. « Je ne me sens pas à l’aise à l'idée d’être dans un camp, c’est comme être dans un enclos, c’est dérangeant pour ta dignité », déclare-t-il.

Son envie de retourner dans son pays d’origine est motivée par les conditions de vie précaires dans le camp, mais aussi la relative stabilité au nord du Mali. « Il n’y a plus d’affrontement entre les mouvements armés et l’Etat malien, ni entre communautés. Le petit souci qu’il y a, ce sont les islamistes, et ça c'est partout », explique Mohamed Ag Alader.

« Je décide de rester dans le camp »

Alors que 1 957 réfugiés ont rejoint le Mali depuis le début de cette année selon le HCR, d’autres rejettent toute idée de retour au Mali. « Il y a trois mois, le grand frère de mon papa a été assassiné à la frontière. Personnellement, je décide de rester dans le camp pour le moment », confie Abdoulaye Ag Analif.

Même constat chez Fadimata Walett Aïballah, la représentante des femmes réfugiées à Goudoubo, pour qui aucune perspective de retour n'est à l'ordre du jour : « Je ne compte pas y retourner tant que la paix n’est pas définitive au Mali, et qu’une solution durable n’a pas été trouvée. C’est un problème qui traine depuis des décennies et des décennies », rappelle-t-elle.