G5 Sahel : ce Tchad avec lequel il faut compter

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G5 Sahel : ce Tchad avec lequel il faut compter

Le Point Afrique, 02 Jul 2017

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Le sommet du G5 Sahel, qui réunit les chefs d'État de ces cinq pays membres (Mauritanie, Niger, Mali, Burkina Faso et Tchad), se tient ce dimanche à Bamako. Objectif : définir l'orientation de la lutte contre le terrorisme, mais aussi aborder l'épineuse question du financement. Sur ce sujet, le président tchadien Idriss Déby Itno a clairement annoncé sa position quelques jours avant l'ouverture de cet événement : le Tchad pourrait revoir son engagement militaire au Sahel et ne pas participer à la force conjointe de l'organisation si un soutien financier significatif n'était pas apporté à son pays.

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Le Tchad sur cinq fronts
Récapitulons. À ce jour, le Tchad est engagé en effet dans trois opérations de maintien de la paix de l'ONU. Son contingent est majoritairement déployé au sein de la Minusma, la force des Nations unies au Mali. Dans une moindre mesure, on retrouve une présence militaire tchadienne au sein de la Monusco (République démocratique du Congo) et de la Minustah (Haïti). Concernant les opérations régionales, le Tchad a intégré la Force multinationale mixte (FMM) placée sous l'égide de l'Union africaine. Celle-ci a pour objectif de lutter contre la secte Boko Haram au Niger, au Nigeria et dans la région du lac Tchad. Enfin, une force mixte Tchad-Soudan est également active à la frontière entre les deux pays depuis 2010.

Plus précisément, le contingent tchadien au sein de la Minusma est reparti dans le secteur nord du pays entre trois villes : Kidal, Tessalit et Aguelhoc. « Ce n'est pas un hasard si les Français ont demandé aux Tchadiens d'intervenir dans cette zone difficile d'accès », explique le général de division Jean-Paul Deconinck, qui commande les Casques bleus au Mali. Et d'ajouter : « Les conditions de vie et de travail sont très rudes et les soldats tchadiens sont tout à fait adaptés. Ils ont également un contact très facile avec la population, car ils parlent arabe. »

Un constat partagé par Hamit Barkaï, ancien officier de l'armée tchadienne aujourd'hui en exil en France. « C'est l'une des seules armées à être habituée à combattre dans des conditions arides », explique-t-il, avant de se rappeler les années 1980 où les soldats « ont perfectionné leurs techniques et leur endurance lorsque le pays traversait une période de guerre ».

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Le Tchad, un contributeur très important
C'est au sein de la Force multinationale mixte (FMM) que les bataillons tchadiens sont les plus nombreux avec près de 4 000 militaires, mais, au total, ils sont 5 423 soldats tchadiens à être déployés en Afrique. Sur le plan international, si l'on compare les contingents des 128 pays participant aux différentes opérations des Nations unies, le pays de Toumaï est le 17e contributeur. Il est le troisième contributeur de la Minusma, derrière le Bangladesh et le Burkina Faso. À l'échelle du continent africain, seuls 24 États fournissent des moyens militaires.