Au Mali, il y a des discussions pour rattraper la situation, mais on ne voit toujours pas de progrès dans l'application de l'accord de paix. Le processus a déjà pris du retard et les combats des derniers jours aggravent encore un peu la situation. Le programme de désarmement, démobilisation et réinsertion des combattants aurait dû commencer aujourd'hui 19 août. Ce ne sera pas le cas.

A cause de la lenteur des travaux du comité de suivi des accords, à cause également des derniers développements sur le terrain, ça coince et le chronogramme d'application de l'accord d’Alger n’est toujours pas respecté. La réunion sécuritaire qui devait par exemple réunir les différents protagonistes n’a même pas eu lieu. Un diplomate occidental en poste à Bamako résume sèchement : « Nous sommes un peu au point mort, il faut pouvoir relancer assez rapidement la machine ».

La situation qui prévaut non loin de Kidal complique la nouvelle donne. Il y a eu violation du cessez-le-feu, la plateforme qui regroupe les mouvements armés pro-gouvernementaux occupe désormais la localité de Anéfis située à une centaine de kilomètres au sud de Kidal.

L’ONU, de son côté, a annoncé la création d’une zone de sécurité à 20 km autour de Kidal pour protéger les populations civiles et empêcher la progression vers la ville des groupes armés. Cette mesure est ouvertement critiquée par la plateforme. Critique aussi, mais en des termes voilés, du gouvernement malien qui laisse entendre que toutes les populations civiles du Nord doivent bénéficier de la même protection de la mission de l’ONU.