Le gouvernement libérien accorde la nationalité aux anciens réfugiés libériens à risque Le d'apatridie

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Le gouvernement libérien accorde la nationalité aux anciens réfugiés libériens à risque Le d'apatridie

UNHCR, 04 Nov 2016

URL: http://kora.unhcr.org/liberian-government-grants-nationality-former-liberian-refugees-risk-statelessness/
"Un document d'identity, c'est important, un document d'identité, c’est la vie"

Pour éviter que d’anciens réfugiés libériens en Afrique de l'Ouest deviennent des apatrides, le gouvernement libérien a mené des missions de réévaluation des personnes à risque d'apatridie dans les pays où elles ont trouvé aside.

DAKAR, SÉNÉGAL, 4 novembre 2016 (HCR) - "Je suis soulagé aujourd'hui car je pourrai désormais me déplacer partout et retourner dans mon pays quand je le veux avec mes enfants", déclare Samuka, 41 ans, ancien réfugié libérien dont le droit à une nationalité a été rétabli le 28 octobre 2016. Samuka a fui la guerre civile qui a dévasté son pays d'origine dans les années 1990 et au début des années 2000. "J'ai quitté le Libéria en 1991 pour sauver ma vie et j'ai trouvé refuge en Guinée Conakry. J'ai été séparé de mes parents pendant la fuite. J'avais alors 16 ans et je n'avais pas de document d'identity", explique-t-il. "Plus tard, j'ai quitté la Guinée Conakry en 1993 et ​​je suis allé en Guinée Bissau et de là, je suis venu au Sénégal en 1994». Une fois au Sénégal, Samuka obtient une bourse du HCR et fait des études en informatique à Dakar. Cependant, les possibilités d'emploi ont été limits pour lui, en particulier dans sa situation, car Samuka n'a pas de document d'identité.

Après l'entrée en vigueur de la clause de cessation * pour les réfugiés libériens en juin 2012, le HCR a aidé le Gouvernement libérien à entreprendre des missions de délivrance de passeports aux réfugiés libériens qui souhaitaient s'intégrer localement dans leur pays de résidence actuelle. L'exercice a eu lieu en 2013 et 2014; 910 personnes ont été privées de passeports libériens principalement parce qu'elles ne pouvaient pas prouver leur nationalité. En conséquence, elles ont été laissése dans un vide juridique, devenant ainsi des apatrides.

Samuka et ses 3 enfants Marie Madeleine, 22 ans, Mohamed, 16 ans, et Madou, 5 ans, se sont retrouvés dans cette situation au Sénégal. Sa femme, une native du Libéria ne pouvait pas, selon la loi libérienne, transmettre sa nationalité à ses enfants. "J'étais vraiment inquiet car je n'avais pas de document, sauf la carte d'identité des réfugiés délivrée par les autorités sénégalaises, qui était déjà expirée. De plus, depuis que la clause de cessation pour les réfugiés libériens est entrée en vigueur, ma carte d'identité de réfugié n'a pas pu être renouvelée. Je suis donc resté sans document avec mes enfants".

Grâce aux activités de plaidoyer menées par le HCR, le Gouvernement libérien, par l'entremise de la Commission libérienne de rapatriement et de réinstallation des réfugiés, a accepté cette année, avec le soutien du HCR, d'entreprendre une mission dans les 8 pays (Côte d'Ivoire, Gambie, Guinée, Mali, Nigeria, Sénégal et Sierra Leone) accueillant des personnes avec des profils similaires en Afrique de l'Ouest pour examiner leurs cas.

"Nous ne pouvons pas rester insensibles à cette situation", affirme Dorbor Marvie, chef de la mission de délivrance du passeport biométrique libérien dans la région. "À partir du moment où la clause de cessation est entrée en vigueur, ces personnes se sont retrouvées sans document et elles couraient le risque de devenir apatrides parce qu'elles ne peuvent prouver leur nationalité libérienne".

Jusqu'à ce jour, des missions ont été menées en Gambie, en Guinée, au Nigeria et au Sénégal, où 225 individus ont été reconnus comme citoyens libériens. Des missions sont en cours dans les autres pays et devraient être achevées en décembre de cette année. "Nous sommes satisfaits du processus parce qu'il est triste de voir nos citoyens dans les pays où ils résident actuellement ne pas être en mesure de prouver leur identité lorsqu'ils sont interrogés par la police. C'est la tristesse de l'apatridie. Mais maintenant que ces gens ont été interviewés et reconnus comme des Libériens, ils seront en mesure d'avoir des passeports pour les identifier comme des citoyens libériens ; je pense que nous devrons nous en réjouir et les requérants eux-mêmes ont également très heureux" ajoute Dorbor Marvie.

"Un document d'identity, c est important, un document d'identité, c’est la vie", affirme Samuka qui s'attend à recevoir un document d'identité libérien très bientôt une fois les passeports imprimés et envoyés au Sénégal par l'intermédiaire du HCR. Il espère également un meilleur avenir pour ses enfants, qui pourront jouir pleinement de leurs droits.

Il y a un million d'apatrides en Afrique de l'Ouest. La plupart des apatrides n'ont jamais franchi de frontières et se retrouvent apatrides dans le pays où ils peuvent toujours avoir résidé; quelques-uns sont d'anciens réfugiés.

* Une situation où, en raison du changement dans leur pays d'origine, les réfugiés n'ont plus besoin d'une protection internationale et ne peuvent donc refuser de se prévaloir de la protection de leur pays d'origine ou de nationalité.