Lutte contre Boko Haram : en immersion avec la police tchadienne

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Lutte contre Boko Haram : en immersion avec la police tchadienne

France 24, 10 Feb 2015

URL: http://www.france24.com/fr/20150210-boko-haram-immersion-brigade-fluviale-tchadienne-tchad-police-fleuve-chari-cameroun-ndjamena/
L'envoyé spécial de France 24 au Tchad raconte son immersion avec la police nationale sur les rives du fleuve Chari, à la frontière camerounaise. Face à la menace Boko Haram dans la région, N'Djamena a décidé d'accroître ses mesures de sécurité.

L’alerte est à son maximum au Tchad. Par sa situation géographique, le pays est une cible directe de Boko Haram, qui poursuit ses offensives depuis le nord-est du Nigeria vers le Cameroun et les rives du lac Tchad.

Dans la guerre préventive menée par le president Idriss Déby contre Boko Haram, la maitrise des voies navigables est aussi une question de sécurité intérieure.

Le fleuve Chari, qui sépare la capitale N'Djamena du nord du Cameroun, est donc sous extrême surveillance. Notre caméra embarque avec la brigade fluviale de la police nationale. Ce sont les hommes du commissaire Prospère Bodé Ngaradjidi, dont la fonction principale est de sécuriser les voies maritimes.

Depuis les offensives de Boko Haram dans la région, toute navigation et toute pêche sont interdites sur la partie frontalière du fleuve Chari, car le Tchad redoute des attentats suicides sur son territoire.

Nous approchons de la saison sèche et le Chari entame sa lente décrue. À certains endroits, les connaisseurs peuvent traverser à pied.

Une pirogue suspecte est signalée à 200 mètres. Elle sera rapidement arraisonnée. À son bord, un homme âgé jure être un pêcheur tchadien. Son embarcation et ses affaires sont passées au peigne fin par les policiers. Il pourrait cacher des armes, des explosifs ou des produits stupéfiants. Le pêcheur est rapidement conduit au poste le plus proche pour un interrogatoire. L'enquête révélera que l'individu suspect n'avait pas menti sur son identité et il sera relâché.

S'appuyant sur les informations de leurs confrères camerounais et sur leur réseau d'informateurs, les policiers continuent leur traque. Les patrouilles se succèdent jour et nuit.