Cameroun: nouvelle attaque meurtrière à Fotokol
Cameroun: nouvelle attaque meurtrière à Fotokol
RFI, 21 Nov 2015
URL: http://www.rfi.fr/afrique/20151121-cameroun-nouvelle-attaque-meurtriere-fotokol
C’est un nouvel attentat-suicide qui a frappé ce samedi la commune de Fotokol, dans l’Extrême-Nord du Cameroun. Quatre jeunes femmes kamikazes se sont fait exploser tuant 5 civils, dont un chef traditionnel. On dénombre une dizaine de blessés. Cette région camerounaise servait de base de repli à Boko Haram jusqu'au lancement d'une offensive gouvernementale l'an dernier.
Une première attaque s’est produite vers 13 h (heure locale) dans le petit village de Leymarie, situé en périphérie de Fotokol. Une kamikaze a actionné sa charge explosive dans la maison du chef traditionnel qui a été tué sur le coup avec ses quatre enfants. Selon des témoins, la terroriste est une fillette âgée d'à peine 12 ans.
Dans les minutes qui ont suivi, trois autres femmes kamikazes ont déclenché leurs explosifs à proximité, sans toutefois faire de victimes.
Le gouverneur de la région assure de son côté que « l'armée s'est déployée très vite dans la zone». « Dès la première explosion, nos militaires (stationnés à Fotokol) ont tiré en l'air. Cela a dû décourager les trois autres kamikazes », estime-t-il.
Fotokol cible privilégiée des islamistes
Fotokol est régulièrement visée par des attaques du groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (connu sous le nom de Boko Haram). C'est le cinquième attentat-suicide dans la ville en trois mois. Le second rien que pour ce mois-ci. Le 9 novembre dernier, trois civils avaient été tués au cours de l'attentat-suicide mené par deux femmes kamikazes près d'une mosquée à Fotokol.
La ville paye au prix fort sa proximité avec un bastion terroriste : Gambaru, située à quelques centaines de mètres, de l'autre côté de la frontière au Nigeria. Il y a quelques années encore, Fotokol était perçue comme une des bases de repli de Boko Haram à la suite des assauts de l'armée nigériane. Les islamistes ont commencé à y multiplier des incursions armées.
En février 2015, la secte islamiste y avait mené une des incursions les plus meurtrières jamais enregistrée en territoire camerounais. Le siège de la ville avait duré plusieurs heures. Un temps que les insurgés avaient mis à profit pour mettre la ville à feu et à sang, massacrant plusieurs dizaines de civils, y compris dans la principale mosquée de la ville.
Le 12 juillet dernier, Fotokol a aussi été la première ville camerounaise à avoir été visée par des attaques kamikaze. Douze personnes avaient perdu la vie.
Plus de 100 morts depuis juillet au Cameroun
Le Cameroun a subi une vague d'attentats-suicide au cours des derniers mois dans des localités le long de la frontière avec le Nigeria. Plus de 100 personnes ont péri dans une vingtaine d'attentats depuis le mois de juillet. Une région sous tension depuis 2013 où les combattants du groupe Boko Haram ont attaqué les postes avancés de l’armée, organisé des embuscades et posé des bombes artisanales.
Mis en échec par l’armée nigériane dans l’Etat de Borno, le groupe privilégie désormais les actions de types asymétriques, que s’efforcent d’affronter les forces de sécurité avec l’aide des comités de vigilance.
Une première attaque s’est produite vers 13 h (heure locale) dans le petit village de Leymarie, situé en périphérie de Fotokol. Une kamikaze a actionné sa charge explosive dans la maison du chef traditionnel qui a été tué sur le coup avec ses quatre enfants. Selon des témoins, la terroriste est une fillette âgée d'à peine 12 ans.
Dans les minutes qui ont suivi, trois autres femmes kamikazes ont déclenché leurs explosifs à proximité, sans toutefois faire de victimes.
Le gouverneur de la région assure de son côté que « l'armée s'est déployée très vite dans la zone». « Dès la première explosion, nos militaires (stationnés à Fotokol) ont tiré en l'air. Cela a dû décourager les trois autres kamikazes », estime-t-il.
Fotokol cible privilégiée des islamistes
Fotokol est régulièrement visée par des attaques du groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (connu sous le nom de Boko Haram). C'est le cinquième attentat-suicide dans la ville en trois mois. Le second rien que pour ce mois-ci. Le 9 novembre dernier, trois civils avaient été tués au cours de l'attentat-suicide mené par deux femmes kamikazes près d'une mosquée à Fotokol.
La ville paye au prix fort sa proximité avec un bastion terroriste : Gambaru, située à quelques centaines de mètres, de l'autre côté de la frontière au Nigeria. Il y a quelques années encore, Fotokol était perçue comme une des bases de repli de Boko Haram à la suite des assauts de l'armée nigériane. Les islamistes ont commencé à y multiplier des incursions armées.
En février 2015, la secte islamiste y avait mené une des incursions les plus meurtrières jamais enregistrée en territoire camerounais. Le siège de la ville avait duré plusieurs heures. Un temps que les insurgés avaient mis à profit pour mettre la ville à feu et à sang, massacrant plusieurs dizaines de civils, y compris dans la principale mosquée de la ville.
Le 12 juillet dernier, Fotokol a aussi été la première ville camerounaise à avoir été visée par des attaques kamikaze. Douze personnes avaient perdu la vie.
Plus de 100 morts depuis juillet au Cameroun
Le Cameroun a subi une vague d'attentats-suicide au cours des derniers mois dans des localités le long de la frontière avec le Nigeria. Plus de 100 personnes ont péri dans une vingtaine d'attentats depuis le mois de juillet. Une région sous tension depuis 2013 où les combattants du groupe Boko Haram ont attaqué les postes avancés de l’armée, organisé des embuscades et posé des bombes artisanales.
Mis en échec par l’armée nigériane dans l’Etat de Borno, le groupe privilégie désormais les actions de types asymétriques, que s’efforcent d’affronter les forces de sécurité avec l’aide des comités de vigilance.