Camp de réfugiés de Goudébou : Le Japon visite ses réalisations

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Camp de réfugiés de Goudébou : Le Japon visite ses réalisations

Sidwaya, 03 Feb 2017

URL: http://www.sidwaya.bf/m-15120-camp-de-refugies-de-goudebou-le-japon-visite-ses-realisations.html
Camp de réfugiés de Goudébou : Le Japon visite ses réalisations
03/02/2017
06:49

L’ambassadeur du Japon au Burkina Faso, Masato Futaishi, a visité des infrastructures scolaires, sanitaires et communautaires que le gouvernement nippon a réalisées au profit des réfugiés maliens du camp de Goudébou, situé à une vingtaine de Km de Dori, chef-lieu de la région du Sahel, le jeudi 2 février 2017.


En partenariat avec le Haut-Commissariat pour la réfugiés (HCR) et d’autres agences des Nations-unies, le gouvernement japonais a financé plusieurs initiatives sur le camp des réfugiés de Goudébou, localité située à 20 Km de Dori, chef-lieu de la région du Sahel. Pour constater l’état des différentes réalisations, l’ambassadeur du Japon au « pays des Hommes intègres», Masato Futaishi, s’est rendu sur le site, le jeudi 2 février 2017, en compagnie des responsables du HCR et des autorités régionales. La visite a débuté par le centre de distribution de vivres aux refugiés, une infrastructure financée par le Japon. A ce niveau, le diplomate nippon a été briefé sur le processus de dotation de vivres aux pensionnaires du camp. Dix minutes après, la délégation s’est déportée à l’école primaire de Goudébou, construite dans l’enceinte du camp depuis 2012. Elle comprend 24 salles de classe. 1302 élèves, parmi lesquels 1265 Maliens et 37 Burkinabè, y fréquentent. 24 instituteurs, tous de nationalité burkinabè, y dispensent les cours. Des structures comme l’Association des parents d’élèves (APE), le Comité de gestion (COGES) et bien d’autres apportent leur appui dans l’encadrement des enfants. Après l’école, c’est le centre communautaire qui a accueilli le diplomate japonais, Masato Futaishi, et sa délégation. L’assistante sociale, Nadège Kaboré/Tabsoba, a expliqué au donateur, les activités menées au centre.
Il s’agit de l’appui des personnes aux besoins spécifiques (personnes âgées, handicapées physiques et malades mentaux), de la prévention sur les violences basées sur le genre et la prise en charge médicale, psychologique, sécuritaire et juridique. Elle a précisé que quatre personnes animent le centre avec la collaboration d’agents-relais communautaires au sein des réfugiés.


Des prospectus Kazen offerts


Visiblement séduit par le travail qui s’y mène, M. Futaishi a partagé des prospectus sur la méthode japonaise dénommée Kaisen qui consiste, entre autres, à bien ranger, ordonner et rendre propre. Ensuite, c’est le centre de santé qui a reçu les visiteurs. Erigé en plein milieu du centre, la formation s’occupe de la prise en charge sanitaire des réfugiés et des populations autochtones, et initie des activités de sensibilisation sur la malnutrition et le planning familial. Après le centre médical, l’ambassadeur a visité le village artisanal où plus de 700 artisans exercent. Cette infrastructure comprend deux blocs, l’un réservé à la maroquinerie et à la forge et l’autre sert de tannerie. Au niveau du premier bloc, hommes et femmes occupent respectivement deux ateliers et travaillent en complémentarité.
Grâce au village artisanal, les réfugiés artisans arrivent à produire des articles et à les vendre. C’est par les bureaux du HCR, de la Commission nationale pour les réfugiés (CONREF) que la visite des réalisations a pris fin.
Le clou de la sortie de l’ambassadeur est venu avec la rencontre avec les réfugiés. Là, ils ont saisi l’occasion pour exprimer leur gratitude au diplomate pour le « soutien inestimable» que le gouvernement de son pays leur a apporté depuis 2012. Moment de reconnaissance, mais aussi de doléances. La représentante des femmes, Fadimata Wallet Haibala, a plaidé pour que leur bienfaiteur puisse toujours les accompagner dans l’autonomisation des femmes à travers des activités génératrices de revenus et l’assistance alimentaire. « Nous aimerions aussi que nos enfants qui sont au secondaire à Dori puissent avoir des bourses d’études. Nous souhaitons que la cantine scolaire soit également renforcée », a-t-elle souligné. Sur la même lancée, le président du comité directeur d’accueil des réfugiés, Mohamed Ag Attegal dit Samba, a traduit sa reconnaissance au donateur et lui a suggéré de voir la situation précaire de leurs abris.


Plus de 17 milliards au profit des réfugiés


Réagissant aux doléances exprimées, l’ambassadeur japonais a réitéré le soutien de son pays aux réfugiés. Cette visite, a-t-il dit, lui a offert l’opportunité de témoigner sa « solidarité » aux pensionnaires. «Comme vous le savez, avant, ils étaient comme nous de simples citoyens au Mali. Ils travaillaient et vivaient comme nous dans la dignité. Mais la crise politique malienne les a obligés tout d’un coup à quitter la terre qu’ils aiment », a relevé, Masato Futaishi. Il a précisé que le montant total du don japonais au profit du camp de Goudébou s’élève à 17 milliards 155 millions de F CFA. M. Futaishi a dit sa satisfaction de voir que le partenariat entre le Japon, le HCR, l’UNICEF, le PAM et le gouvernement burkinabè a permis d’améliorer les conditions de vie des réfugiés.
La représentante-pays du HCR, Hukportie Gogo, a remercié les pensionnaires du camp pour l’accueil « chaleureux» qui leur a été réservé.
«Je profite vous souhaiter une bonne et heureuse année. Mon vœu le plus ardent est que vous puissiez retourner chez vous en paix et sécurité. Je vous exhorte à respecter les droits de votre pays d’accueil», a soutenu Mme Gogo. Renouvelant le soutien du HCR aux déplacés, elle a remercié le gouvernement nippon pour n’avoir ménagé aucun effort pour leur bien-être.


Karim BADOLO